Venise a été pour moi un endroit extraordinaire où j’ai ressenti paradoxalement la stimulation intellectuelle et créatrice, due au côtoiement des multiples chefs d’œuvre des siècles passés, et une grande quiétude en retrouvant un solide point d’ancrage dans la profondeur de ce passé qui nous permet de retrouver notre place et de faire partie d’un tout.
Dans cette ville on retrouve un rythme adapté à l’homme, on se déplace en marchant ou en glissant lentement sur l’eau. Tout invite à entrer dans le temps de la rêverie qui est aussi celui de la création :
L’eau qui coule, les reflets, les changements constants dus au rythme des marées, les petites ruelles labyrinthiques, ventre de la ville, où on se perd mais où on se retrouve toujours.
On rêve éveillé en passant devant ces palais grandioses encore habités et illuminés. En se promenant le paysage devient mental, on marche à travers les époques et l’ imaginaire recrée, avec ses propres moyens, l’Histoire et se laisse absorber par elle.
Si somptueux que soient les palais, les places et les églises on sent partout la main de l’homme et on s’émerveille devant ces chefs d’œuvre, traces d’un passé révolu mais encore si présent et fragile. Pendant ce séjour de 6 mois, J’ai été nourrie par la beauté ambiante et l’humanité de cette ville et je continue de m’y promener chaque jour en pensées.